les sutras
Histoire de Bouddha[]
Shakyamuni dit le Bouddha vécut il y a environ 2500 ans en Inde. Il naît à Lumbinî (Népal) où on le nomme Siddhartha gautama. Plusieurs histoires existent sur sa vie, mais certains épisodes sont célèbres et relatent les mêmes faits.
Sa mère Mayadevi mourut peu de temps après sa naissance, son père essaya de le préserver des difficultés et des souffrances humaines mais le prince était pris d’un certain mal être. Yashordhara sera celle qui deviendra sa femme et qui lui donnera un fils Rahula
Un événement connu sous le nom des quatre rencontres (vieillesse, maladie, mort, naissance) constitue le départ de sa quête spirituelle. Pour cela il renonce à sa vie princière, d’époux et de père afin de trouver la cause fondamentale de la souffrance humaine et son remède.
Il ne trouve pas la réponse dans l’enseignement religieux, ni dans sa vie d’itinérant où il s’inflige de très dures mortifications qui le mèneront aux frontières de la mort. Affaiblit il accepte des mains d’une jeune villageoise un bol de riz. Sa vigueur retrouvée, il s’installe sous un arbre pipal (ficus religiosa) et décide de ne pas se lever avant d’avoir réalisé l’éveil (nature ultime de l’esprit et de la réalité). A l’issue d’une nuit de méditation il s’éveilla, il avait atteint l’illumination et devint le BOUDDHA, l’éveillé. Ce lieu s’appellera plus tard Bodh-gaya et l’arbre « Bodhi »
Il entreprit alors d’enseigner aux autres en utilisant différents moyens opportuns. C’est ainsi qu’il prononça son premier sermon (mise en route de la roue de la loi) dans le parc des gazelles à Sarnath. Il fonda la communauté des moines et des nonnes Bouddhiste (le Sangha) pour perpétuer ses enseignements après sa disparition. La communauté scientifique fixe la date du décès de Bouddha aux alentours de 400 ans avant JC.
Les 4 nobles vérités[]
Le Sermon de Benares, Les quatre Vérités des nobles - Dhamma Cakkappavattana Sutta (SN 56.11)
Les Quatre Nobles Vérités sont les principes fondamentaux du bouddhisme, qui déclenchent une prise de conscience de la souffrance en tant que nature de l'existence, de sa cause, et de comment vivre sans elle. Les Vérités sont considérées comme la conception qui conduisit à l'illumination du Bouddha (vers 563-483 avant J.-C.) et constitua la base de son enseignement.
Les Quatre Nobles Vérités sont :
1- La vie est souffrance
De plus, bhikkhous, voici la noble vérité du mal-être: la naissance est mal-être, le vieillissement est mal-être, la maladie est mal-être, la mort est mal-être, l'association à ce qui est désagréable est mal-être, la séparation d'avec ce qui est agréable est mal-être, ne pas obtenir ce qu'on désire est mal-être; en bref, les cinq accumulations d'attachement sont mal-être.
Autre formulation
La naissance est une souffrance, la vieillesse est une souffrance, la maladie est une souffrance, la mort est une souffrance, être uni à ce que l'on n'aime pas est une souffrance, être séparé de ce que l'on aime est une souffrance - et, finalement, les cinq agrégats (skandhas) d'attachement ( la matière, la sensation, la perception, les formations mentales et la conscience) sont aussi souffrance.
Des fois on trouve écrit : être uni à ceux que l'on n'aime pas est souffrance, être séparé de ceux que l'on aime est souffrance, ce qui est plus réductif, mais peut être aussi très parlant !
2- La cause de la souffrance est l’envie
C'est cette « soif » qui produit la re-existence et le re-devenir, qui est liée à une avidité passionnée et qui trouve sans cesse une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, à savoir la soif des plaisirs des sens, la soif de l'existence et du devenir et la soif de la non-existence
3- La fin de la souffrance vient avec la fin de l’envie.
De plus, bhikkhous, voici la noble vérité de la cessation du mal-être: c'est la disparition complète & cessation de cette même appétence, son renoncement, le désintéressement à son égard, ainsi que la délivrance et le détachement par rapport à elle.
4- Il existe un chemin qui permet de s'éloigner de l’envie et de la souffrance.
De plus, bhikkhous, voici la noble vérité de la voie menant à la cessation du mal-être: c'est cette noble voie à huit composantes, c'est-à-dire la vue correcte, l'aspiration correcte, la parole correcte, l'action correcte, les moyens de subsistance corrects, l'effort correct, la présence d'esprit correcte, et la concentration correcte.
La quatrième vérité est l'Octuple Sentier qui sert à la fois de guide sur la route du non-attachement et de route elle-même. Les huit préceptes sont : la Vue juste, l'Intention juste, la Parole juste, l’Action juste, le Mode de Vie juste, l’Effort juste, la Conscience juste, la Concentration juste
Références[]
- Les 4 nobles Vérités
- L'histoire du Bouddha
- Les huit marches vers le bonheur, Vénérable Hénépola Gunaratana
Le Sutra sur le Non-soi[]
2e sermon du bouddha qui exprime la doctrine du non-soi, Anattalakkhana Sutra (SN.22.59)
Moines, la forme (le corps) n'est pas le soi. Si cette forme était le soi, elle ne serait pas source de souffrance et on pourrait dire de la forme : ‘Que mon corps soit comme ceci ! Que mon corps soit comme cela !’ Mais c’est précisément parce que le corps n'est pas soi, qu’il est source de souffrance et que nul ne peut dire : ‘Que mon corps soit comme ceci ! Que mon corps soit comme cela !’
Moines, la sensation n'est pas le soi. (idem)
Moines, la perception n'est pas le soi. (idem)
Moines, les intentions (les constructions mentales) ne sont pas le soi. (idem)
Moines, la conscience sensorielle n'est pas le soi.
-Qu'en pensez-vous, moines ? La forme (idem la sensation,la perception, les intentions, la conscience), est-elle permanente ou impermanente ?
La forme est impermanente, Vénérable.
-Si une chose est impermanente, est-elle plaisante ou déplaisante ?
Déplaisante, Vénérable.
-Est-il juste de dire de ce qui est impermanent, déplaisant et sujet au changement : ‘Cela est à moi, c’est mon soi, c’est ce que je suis’ ?
Certainement pas, Vénérable.
Il en résulte, moines, que tout corps (idem la sensation,la perception, les intentions, la conscience) — passé, futur ou présent, intérieur ou extérieur, grossier ou subtile, ordinaire ou suprême, lointain ou proche — tout corps doit être vu tel qu’il est, avec un juste discernement, en se disant: ‘Cela n'est pas à moi, ce n'est pas mon soi, ce n’est pas ce que je suis.
Moines, considérant les choses ainsi, le disciple bien formé par les Etres Nobles perd tout intérêt pour le corps, perd tout intérêt pour les sensations, perd tout intérêt pour les perceptions, perd tout intérêt pour les intentions, perd tout intérêt pour les formes de conscience sensorielle. Perdant cet intérêt, il est sans attachement et, n’ayant plus d’attachement, il est totalement Libéré. Avec la Libération vient la certitude : ‘Pleinement libéré’, et il voit que : ‘Il n’y aura plus de nouvelle naissance, la vie monastique a porté ses fruits, la tâche a été accomplie, il n'y a plus de raison de revenir à l’existence.'
Le Sutra sur la respiration[]
- L'enseignement de pleine conscience a l'attention à la respiration , Anapanasati Sutta (MN.118)
- Pratique de la Méditation Juste selon le Satipatthana Sutta, bica-vipassana
- Anapanasati Sutta, traduction J Schutt
Comment développer et pratiquer régulièrement la méthode de l’attention à la respiration afin que la pratique porte ses fruits et soit source de grands bienfaits ? Voici, moines : le pratiquant va dans la forêt ou au pied d’un arbre dans un endroit désert ; il s’assied dans la posture du lotus, le corps posé et le dos droit, l’attention établie devant lui. Lorsqu’il inspire, il sait qu’il inspire ; lorsqu’il expire, il sait qu’il expire.
1. En inspirant longuement, il sait : ‘J’inspire longuement’. En expirant longuement, il sait : ‘J’expire longuement’.
2. En inspirant brièvement, il sait : ‘J’inspire brièvement’. En expirant brièvement, il sait ‘J’expire brièvement’.
3. J’inspire et je suis conscient de tout mon corps. J’expire et je suis conscient de tout mon corps’. Ainsi pratique-t-il.
4. J’inspire et j'apaise mon corps tout entier. J’expire et j'apaise mon corps tout entier’. Ainsi pratique-t-il.
5. J’inspire et je me sens joyeux. J’expire et je me sens joyeux’. Ainsi pratique-t-il.
6. J’inspire et je me sens heureux. J’expire et je me sens heureux’. Ainsi pratique-t-il.
7. J’inspire et je suis conscient de mes formations mentales. J’expire et je suis conscient de mes formations mentales’. Ainsi pratique-t-il.
8. J’inspire et je calme mes formations mentales. J’expire et je calme mes formations mentales’. Ainsi pratique-t-il.
9. J’inspire et je suis conscient de mon esprit. J’expire et je suis conscient de mon esprit’. Ainsi pratique-t-il.
10. J’inspire et je rends mon esprit heureux. J’expire et je rends mon esprit heureux’. Ainsi pratique-t-il.
11. J’inspire et je concentre mon esprit. J’expire et je concentre mon esprit’. Ainsi pratique-t-il.
12. J’inspire et je libère mon esprit. J’expire et je libère mon esprit’. Ainsi pratique-t-il.
13. J’inspire et j’observe la nature impermanente de tous les phénomènes. J’expire et j’observe la nature impermanente de tous les phénomènes’. Ainsi pratique-t-il.
14. J’inspire et j’observe la disparition progressive du désir. J’expire et j’observe la disparition progressive du désir’. Ainsi pratique-t-il.
15. J’inspire et je contemple la nature non née et non morte de tout phénomène. J’expire et je contemple la nature non née et non morte de tout phénomène’. Ainsi pratique-t-il.
16. J’inspire et je contemple le lâcher-prise. J’expire et je contemple le lâcher-prise’. Ainsi pratique-t-il.
Pratiquée et développée régulièrement selon ces instructions, l’attention à la respiration portera ses fruits et sera source de grands bienfaits.
De quelle manière pouvons-nous développer et pratiquer régulièrement l’attention à la respiration pour réussir à pratiquer les Quatre fondements de l’attention?
Quand le pratiquant inspire ou expire longuement ou brièvement, conscient de sa respiration ou de tout son corps, ou bien conscient qu’il calme et qu’il apaise tout son corps, il s’établit paisiblement dans l’observation du corps dans le corps, persévérant, complètement éveillé, ayant une claire conscience de son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec une pleine attention appartiennent au premier fondement de l’attention : l’attention au corps.
Quand le pratiquant inspire ou expire, conscient de la joie ou du bonheur, conscient des formations mentales ou apaisant les formations mentales, il s’établit paisiblement dans l’observation des ressentis dans les ressentis, persévérant, complètement éveillé, ayant une claire conscience de son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec une pleine attention appartiennent au second fondement de l’attention : l’attention aux ressentis.
Quand le pratiquant inspire ou expire, conscient de son esprit pour réjouir l’esprit ou pour concentrer l’esprit, ou pour libérer l’esprit, il s’établit paisiblement dans l’observation de l’esprit dans l’esprit, persévérant, complètement éveillé, ayant une claire conscience de son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec une pleine attention appartiennent au troisième fondement de l’attention : l’attention à l’esprit. Sans l’attention à la respiration, il ne peut pas y avoir de développement, de stabilité et de compréhension dans la méditation.
Quand le pratiquant inspire ou expire et contemple l’impermanence essentielle, ou la disparition essentielle du désir, ou la nature non née et non-morte de tout phénomène, ou encore le lâcher-prise, il s’établit paisiblement dans l’observation des objets de l’esprit dans les objets de l’esprit, persévérant, complètement éveillé, ayant une claire conscience de son état, ayant abandonné tout attachement et toute aversion pour cette vie. Ces exercices de respiration avec une pleine attention appartiennent au quatrième fondement de l’attention : l’attention aux objets de l’esprit.
L’attention à la respiration, si elle est développée et pratiquée régulièrement, conduira à l’accomplissement parfait des Quatre fondements de l’attention.
Le Sutra sur l'attention dans la méditation[]
Grand discours sur l'établissement de l'attention, Maha Satipatthana Sutta (D22)
Ainsi ai-je entendu: en ce temps là, le Bouddha demeurait parmi les Kuru, à Kammāsadamma, ville marché du peuple Kuru. Là, le Bouddha s'adressa aux moines : ” Bhikkhu ! ” ” Oui, Vénérable ! ” répondirent les moines. Et le Bouddha parla ainsi :
Moines, ceci est la seule voie pour la purification des êtres, pour transcender peines et chagrins, pour éteindre souffrance et insatisfaction, pour avancer sur la voie juste, pour réaliser le Nibbāna : les quatre fondements de l'attention.
Quels sont ces quatre fondements ? Voici :
- Un bhikkhu demeure dans la contemplation du corps dans le corps, ardent, avec claire compréhension, observant attentivement et ayant écarté la convoitise et les soucis envers le monde.
- Il demeure dans la contemplation des sensations dans les sensations, ardent, avec claire compréhension, observant attentivement et ayant écarté la convoitise et les soucis envers le monde.
- Il demeure dans la contemplation de l'esprit dans l'esprit, ardent, avec claire compréhension, observant attentivement et ayant écarté la convoitise et les soucis envers le monde.
- Il demeure dans la contemplation des objets mentaux dans les objets mentaux, ardent, avec claire compréhension, observant attentivement et ayant écarté la convoitise et les soucis envers le monde.
En vérité quiconque pratique ces quatre établissements de l'attention de cette manière pendant sept ans, peut espérer l'un de ces deux résultats : la Connaissance Suprême ici et maintenant ou, s'il y a encore un reste d'attachement, l'état de non-retour (anāgāmi).
Mais pourquoi parler (de sept ans) d’un demi-mois ? Quiconque pratique ces quatre établissements de l'attention de cette manière pendant sept jours, peut espérer l'un de ces deux résultats: la Connaissance Suprême ici et maintenant, ou s'il y a encore un reste d'attachement, l'état de non-retour.
C’est pourquoi il est dit: ” Ceci est la seule voie pour la purification des êtres, pour transcender peines et chagrins, pour éteindre souffrance et insatisfaction, pour avancer sur la voie juste, pour réaliser le Nibbāna, à savoir les quatre établissements de l'attention. “
Références[]
- Satipatthana, le coeur de la méditation bouddhiste - L'art de cultiver l'harmonie et l'équilibre de l'esprit, Nyanaponika Thera
- La pratique de Satipaṭṭhāna – Une invitation à s’éveiller, Ajahn Khemasiri, Ajahn Kovida
L'enseignement en bref, Bahiya Sutra[]
L'essence de l'enseignement en quelques lignes , Bahiya sutra
Le Bahiya sutra est souvent cité, car c'est une courte histoire, qui montre que le Bouddha est capable de résumer son enseignement a quelques lignes, facilement compréhensibles a celui qui est déjà en chemin.
Très bien Bahiya. Voici comment tu dois pratiquer :
- Dans ce qui est vu, qu’il n’y ait que ce qui est vu.
- Dans ce qui est entendu, qu’il n’y ait que ce qui est entendu.
- Dans ce qui est ressenti, qu’il n’y ait que ce qui est ressenti.
- Dans ce qui est connu, qu’il n’y ait que ce qui est connu.
Voilà comment tu dois pratiquer. Quand, pour toi, il y aura simplement
- ce qui est vu dans ce qui est vu,
- ce qui est entendu dans ce qui est entendu,
- ce qui est ressenti dans ce qui est ressenti,
- et ce qui est connu dans ce qui est connu,
Alors, Bahiya, il n’y aura pas de saisie de ces objets.
Quand il n’y a pas de saisie des objets, il n’y a pas de « toi » en eux.
Quand il n’y a pas de « toi » en eux, tu n’es ni ici ni au-delà ni entre les deux.
Cela, simplement cela, est la fin de la souffrance.
Une poignée de feuilles[]
Un jour, alors qu’il résidait à Kosambi dans une forêt de simsapas, Bouddha, ramassa une poignée de feuilles et demanda aux Bhikkhus (moines) :
Selon vous Bhikkhus, les feuilles que je tiens dans la main sont-elles plus nombreuses que les feuilles des arbres de ces bois ?
Les feuilles que le Bouddha a ramassées ne sont qu’une poignée, celles des arbres sont bien plus nombreuses.
Ainsi Bhikkhus, il en est de même pour l'ensemble des connaissances que j’ai accumulées au cours de mon expérience, qui sont bien plus nombreuses que les choses que je vous ai enseignées, dont le nombre est restreint.
Pourquoi ne vous ai-je pas parlé de toutes ces choses ?
Parce que ces connaissances ne sont pas source de développement, de progrès dans la Vie Sainte et parce qu’elles ne conduisent pas à l’extinction du désir, à sa diminution, à la cessation, à la paix, à la compréhension directe, à l’éveil, à Nibbana. Voilà pourquoi je ne vous en ai pas parlé.
Et que vous ai-je enseigné ?
Ceci est la souffrance. Ceci est l’origine de la souffrance. Ceci est la cessation de la souffrance. Ceci est le chemin qui mène à la cessation de la souffrance. Voilà ce que je vous ai enseigné.
Et pourquoi vous l’ai-je enseigné ?
Parce que cet enseignement est source de développement, de progrès dans la Vie Sainte et parce qu’il mène à l’extinction du désir, à sa diminution, à la cessation, à la paix, à la compréhension directe, à l’éveil, à Nibbana.
Ainsi Bhikkhus, que votre tâche soit de comprendre : ceci est la souffrance, ceci est l’origine de la souffrance, ceci est la cessation de la souffrance, ceci est le chemin qui mène à la cessation de la souffrance.